Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Après des études d’Histoire et un premier emploi en tant que secrétaire de rédaction dans une asbl, je me suis lancée dans l’écriture à plein temps. Je suis auteure jeunesse depuis une quinzaine d’années, et romancière depuis 2012. J’ai commencé à écrire en auto-didacte, avec juste une formidable envie d’utiliser ce moyen d’expression qui me plaît depuis que je sais tenir un stylo. Mais pour aborder l’écriture romanesque, j’ai senti qu’il me fallait des bases solides et j’ai alors suivi plusieurs ateliers d’écriture qui m’ont apporté énormément et m’ont beaucoup fait progresser.
Comment définis-tu ton style ?
Je pense avoir un style assez simple, proche du langage de tous les jours et se lisant facilement. Ma « marque de fabrique » est plutôt à trouver dans la façon dont j’aborde mes personnages. Je leur accorde beaucoup d’importance et on me dit souvent qu’ils sont attachants. Je prends le temps de les élaborer en profondeur avant de me lancer dans l’écriture, afin de bien les connaître et de trouver facilement le ton juste à utiliser pour chacun d’eux.
Que veux-tu exprimer dans ton travail ? Quel est ton message ?
Je ne cherche pas à faire passer un message en particulier. J’aime beaucoup cette citation de Xavier Deutch :
La littérature n’est pas un petit mulet obéissant qui porte sur son dos la pensée de l’auteur, pour la transmettre docilement aux lecteurs. La littérature est un cheval sauvage qui jaillit sauvagement hors de son auteur, sans que l’auteur tente de le domestiquer, puis il galope à travers des plaines et des montagnes inconnues.
Il arrive cependant que je transmette, presqu’à mon insu, des valeurs, des idées qui me sont chères et vont faire écho chez le lecteur. C’est un petit plus, mais ce n’est pas ce que je recherche au départ.
Quels sujets aimes-tu développer ?
Je n’ai pas de sujet de prédilection. J’essaie juste d’être attentive aux idées qui passent et de bien identifier celles que j’ai envie de traiter et dont je pense qu’elles contiennent suffisamment de matière pour en faire un récit. J’aime également que mes histoires soient ancrées dans un lieu précis.
Fais-tu intervenir d’autres corps de métier dans tes recherches artistiques ? Ou de l’artisanat ?
Lorsque je choisis le métier de mes personnages, je prends très souvent des renseignements, des anecdotes chez des professionnels de ce secteur, afin de donner du corps à mes personnages et de pouvoir alimenter leur quotidien de petits détails concrets et réalistes. De plus, en ce qui concerne l’écriture jeunesse, mes histoires sont bien évidemment illustrées, donc je collabore régulièrement avec des illustrateurs/trices.
Est-ce important de te confronter au public ? Pourquoi ?
L’écriture est d’abord et avant tout une démarche solitaire. J’écrirais même si je ne devais jamais rien publier parce que c’est un besoin vital chez moi. Mais il est clair qu’au-delà de cela, être lu procure une joie énorme. Savoir que ce que l’on a pris du plaisir à écrire peut en apporter également à ceux qui vont le lire, c’est une grande chance. Et puis, avoir l’avis des lecteurs est précieux. Surtout en littérature jeunesse, car les enfants et les ados sont en général plus directs que les adultes dans leurs commentaires.
Peux-tu vivre de ton art ?
Uniquement avec mon activité de romancière, non. Mais en cumulant à cela mes collaborations avec une importante maison d’édition pédagogique qui constituent les 90 % de mon travail, oui.
Pour toi, l’art est-il utile à la société ? Quel est le rôle d’un artiste ?
L’artiste a un rôle à jouer dans la société, de par la façon dont il s’approprie la réalité et la restitue ensuite en l’enrichissant de son regard propre. Il peut apporter de la fantaisie, de la profondeur, une autre manière de voir les choses. Il peut également inspirer et donner l’envie aux personnes confrontées à son œuvre de tenter elles aussi l’expérience de la création.
Voici les deux romans de Geneviève :
- « Mots choisis »
- « Dix-sept photos plus tard »