Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Frédéric Brausch, 36 ans, ébéniste/architecte.
Depuis 7 ans, j’exerce le métier d’ébéniste essentiellement dans la création de mobilier contemporain sur mesure.
Je crée des objets uniques tout en me servant des qualités de plasticien et créateur d’espaces que m’ont apporté mon premier métier et ma formation d’architecte.
J’ai appris l’ébénisterie par l’observation, l’analyse, l’étude, les conseils, et la curiosité.
Comment définis-tu ton style ?
Mon travail tend à être actuel et essaie de répondre à des critères ambiants. Ceux-ci sont d’ordre économique, éthique, esthétique, et purement fonctionnel.
Ce travail s’inscrit dans le sillon du design minimaliste d’après-guerre décrit par Mies van der Rohe avec sa phrase devenue célèbre : « Less is more ».
Une composition quelle qu’elle soit, est poussée à son paroxysme et finalisée quand le travail paraît simple et parait couler de source, parfois comme s’ il avait toujours été là.
Cela demande de nombreuses heures d’esquisses et de réflexion.
J’incorpore à cette « simplicité » des jeux de matières et de couleurs qui enluminent le quotidien.
Que veux-tu exprimer dans ton travail ? Quel est ton message ?
L’aménagement est toujours le fruit d’une réflexion qui réunit une envie, un environnement, des matières, un budget,…
Tous ces éléments permettent une recherche affinée par des outils tels que le dessin en perspective, le croquis, l’image de synthèse, des palettes de couleurs, des intégrations photos afin de trouver la note juste….
Optimiser, rendre esthétique et confortable l’espace intime sont autant de questions récurrentes dans l’aménagement intérieur.
Jongler avec les volumes et les couleurs, sculpter les pleins et les vides, les matières en prenant en compte les contraintes du contexte et les envies de créations sont toujours un défi.
Quelles matières aimes-tu travailler?
Économiquement en concurrence, esthétiquement en recherche de composition actuelle, éthiquement en porte à faux entre ces deux premières notions et mère nature; je travaille en majeure partie avec du mdf écologique (sans formaldéhyde ajouté) provenant des forêts de nos Ardennes belges et labellisé PEFC ; celui-ci est fabriqué à Vielsalm (une chaîne courte, en somme).
J’aime bien sûr, travailler le bois noble mais celui-ci, plus onéreux ne peut convenir à toutes les bourses.
Dans ce cas, j’essaie de travailler avec des bois régionaux comme le chêne, le frêne, le hêtre, l’érable…
Pour des bois de structure, l’épicéa et le sapin blanc de nos régions conviennent bien.
Pour vos terrasses et bois d’extérieurs ; le chêne, le robinier faux acacias, les bois traités en four comme le pin ou le frêne et bien sûr le mélèze poussant à plus de 400 m d’altitude seront nos alliés.
Fais-tu intervenir d’autres corps de métier dans tes recherches artistiques ? Ou de l’artisanat ?
Nous prenons tous un bain culturel ambiant qui a le plaisir de nous influencer au quotidien que ce soit au cinéma, dans une expo., ou en écoutant un morceau de musique.
Je suis fort influencé par l’architecture en terme de formes mais également de manière responsable et environnementale.
Est-ce important de te confronter au public ? Pourquoi ?
C’est une énorme satisfaction que de faire plaisir à quelqu’un. Quand nous obtenons cette gratitude après un long travail, ça nous pousse à aller encore plus loin la prochaine fois.
Peux-tu vivre de ton art ?
Depuis 12 ans de statut indépendant, l’année passée à été la première où je peux me réjouir d’avoir eu un vrai salaire. Le reste, c’était du bénévolat.
Pour toi, l’art est-il utile à la société ? Quel est le rôle d’un artiste ?
Je pense que l’art est utile à nous-mêmes. Je pense qu’il permet d’ouvrir les yeux sur des choses qui était devant nous mais que l’on ne voyait pas. L’art pousse les idées, des portes restées fermées jusque là par crainte, par peur, par mépris….. ou parce que l’on ne les avait pas vue, tout simplement.
Page Facebook : Apex F. Brausch
Site Web : www.apex-construction.be